Cadets-Juniors du Tour de France: récit d'un coureur De l'UCPG (20/07/2017)

Les gorges du Guil, quelques kilomètres après Guillestre étaient désertes. Nous avons descendus les vélos de la galerie et nous sommes repartis, difficilement, les jambes étaient encore engourdies par le trajet en voiture. Ce faux plat nous a servi d'échauffement, mais rapidement nous nous sommes retrouvés au milieu des spectateurs après le virage de l'ange gardien. L'endroit parfait pour terminer notre échauffement, d'ailleurs on s'entendait encore parler, mais au prochain virage on débute l'ascension du col d'Izoard. Virage en épingle sur la gauche, la route s'élève, les pourcentages se font ressentir dans les jambes. Le public envahit brutalement la route pendant la longue ligne droite de Brunissard. Impossible de rouler à deux de front. On accélère de plus en plus, 14..15..16..17 km/h dans des pentes à plus de 9 %. Des mains nous poussent et font monter en nous l'euphorie du Tour de France. Voila la sensation qui nous a envahi à partir de cette ligne droite. Le rythme devient insoutenable, notre groupe de huit coureurs s'étire peu à peu. On arrive maintenant à la casse déserte, silencieuse, sans public. On était plus que trois coureurs, on prend la décision d'attendre le reste du groupe. Après une courte descente, c'est un dur retour à la réalité, la pente avoisine désormais les 12 %, les jambes brulent, le cœur s'emballe de plus en plus rapidement. Heureusement, ce n'est que de courte durée, la flamme rouge est proche, le claquement des mains des spectateurs entassés derrières les barrières nous redonne de l'élan. On était huit, huit coureurs dans ce dernier kilomètre, que faire ? Jouer le sprint ? La réponse était claire pour nous tous, un regard et on a compris ce qu'il y avait de mieux à faire. On a accéléré, les barrières rouges et blanches dans notre vision périphérique étaient accompagnées de tapement assourdissants. Le cœur battait au rythme des applaudissements. notre vitesse était proche des 30 km/h dans les derniers hectomètres. Dans le dernier virage, la ligne d'arrivée nous est enfin apparue. Un bref regard d'horizon, nous étions tous présents. Nous avons levés les bras ensemble.